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Pietro Sarpi, dit frère Paolo

1552-1623 Portrait de Pietro Sarpi dit Frère Paolo
Portrait de Pietro Sarpi dit Frère Paolo
Originaire du Frioul, fils de négociant, Pietro Sarpi entre dans l'ordre religieux des Servites de Marie en 1565, reçoit la prêtrise en 1574 et obtient son doctorat en théologie en 1575.

Passionné de sciences, Sarpi est un anatomiste réputé qui aurait découvert la circulation du sang dès 1580 et qui a fait une analyse sérieuse sur la contraction de l'iris.

Spécialiste de l'optique, il aidera son ami Galilée à construire son télescope.

Un Scientifique Ouvert Sur Le Monde

Il fréquente Andrea Morosini, historien officiel de Venise, qui le reçoit dans son palais à San Luca où il rencontre régulièrement des scientifiques (Galilée), des secrétaires d'Etat, des marchands nobles (les Morosini), et des patriciens comme Leonardo Donà.

Au “Ridotto Morosini” on s'intéresse aux sciences, on discute librement et sans formalisme académique les idées nouvelles venant d'Angleterre, de France et des Pays Bas.

Le Ridotto Morosini est fréquenté par le parti des “Jeunes” qui a réussi en 1583 à limiter les pouvoirs du Conseil des Dix en matière de finance et de politique étrangère.

En faisant du Sénat le centre des débats sur ces questions, on en accroît considérablement le nombre de participants.

Les “Jeunes” se veulent plus fermes que les “Vieux” qu'ils jugent trop conciliants envers l'autorité du Pape, soutenue par l'Espagne qui domine déjà une partie de l'Italie.

À cela s'ajoute le fait que les traditions vénitiennes de séparation des pouvoirs politique et religieux pourraient être remises en cause par la Contre Réforme, sous prétexte de protection de la Foi et de la défense de la Religion de la Vérité menacée par des idées subversives.

Venise, République Catholique non soumise à Rome

Le Patriarche de Venise a toujours été nommé par le Sénat afin d'éviter toute ingérence de la part de Rome, considérée comme n'importe quelle autre puissance étrangère pouvant menacer l'indépendance de la République.

Mais en 1592, en pleine époque de “lutte contre l'hérésie”, le pape Clément VIII exige que les évêques élus viennent à Rome passer un examen d'aptitude en sa présence.

Cette décision inquiète vivement les Vénitiens qui n'ont pas envie qu'on leur impose un Cardinal un peu trop “romain”.

La Bulle de 1568 qui interdit l'accueil de noyaux non catholiques n'est pas respectée en Vénétie : l'Université de Padoue reçoit de nombreux étudiants Allemands protestants.

Les Grecs orthodoxes, les Turcs musulmans et les Juifs qui vivent à Venise peuvent pratiquer leurs cultes dans leurs quartiers respectifs.

Venise Affirme sa Souveraineté

Toutes ces tensions existant entre Rome et Venise seront avivées par la promulgation de deux lois vénitiennes concernant les biens ecclésiastiques:

Loi de 1603 qui interdit de construire de nouveaux monastères ou églises sans l'autorisation du gouvernement.

Cette décision était fondée sur le fait que la moitié de la surface (limitée) de Venise était déjà occupée par plus de 200 édifices religieux !

Cette règle s'appliquait aussi aux possessions vénitiennes sur la terre ferme où les surfaces cultivées appartenant à l'église augmentaient à un point tel qu'il fallait les limiter, sinon la majorité des revenus passerait sous le contrôle de Rome.

Loi de 1605 prohibant toute aliénation ou donation de biens en faveur des Etablissements Ecclésiastiques sans contrôle de l'Etat.

Cette loi existait à Venise dès 1357 et fut régulièrement renouvelée en 1459, 1515, 1561.

Contrairement à ce que prétend le Pape, ces lois sont d'ordre purement économique et politique, elles ne visent aucunement la foi et la liberté de culte des vénitiens.

Elles protègent les familles et l'Etat de toute spoliation pouvant les conduire sinon à la ruine, du moins fatalement à la fin de leur indépendance économique et finalement à la perte de leur chère liberté.

En 1605 Camille Borghese, ancien inquisiteur, devient Pape

Selon Paul V, il ne peut y avoir de véritable piété sans une soumission totale à Son Autorité Spirituelle (qu'il veut étendre à tous les domaines).

Aussitôt il impose les normes du Concile de Trente à Henri IV de France, demande à la République de Gênes d'abroger des lois qu'il juge nuisibles à son autorité, et s'en prend également aux Ducs de Savoie et de Parme.

Il ne manquera pas de protester contre l'obligation faite aux navires pontificaux croisant dans l'Adriatique de passer par Venise, ni de rappeler à la Sérénissime qu'elle n'a toujours pas envoyé le Patriarche Vendramin à Rome pour qu'il subisse son examen d'aptitude…

Mais la majorité du Sénat refuse d'accorder des privilèges aux bateaux pontificaux et de renoncer au droit de choisir un chef spirituel parmi les ecclésiastiques vénitiens.

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