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Lord Byron Venise et les Chevaux de Saint-Marc

Portrait de Lord Byron
Lord Byron

Précipitée dans l'Abîme

« Où s'est humilié l'empereur de Souabe
règne aujourd'hui l'empereur d'Autriche ;
l'un triomphe avec orgueil où l'autre fléchit le genou ;
des royaumes deviennent des provinces,
et des chaînes pèsent sur des cités souveraines.

Les nations descendent du faîte élevé de la puissance,
lorsqu'elles ont brillé quelque temps du soleil de la gloire,
et sont précipitées dans l'abîme
comme l'avalanche arrachée de la ceinture des monts.

Oh ! une heure du vieil aveugle Dandolo,
du chef octogénaire, du vainqueur de Byzance ! »
Lord Byron - Quatrième Chant (4-12) de “Childe Harold”

Les Chevaux de Saint-Marc

« Des coursiers d'airain brillent encore devant Saint-Marc ;
leurs colliers dorés étincellent aux rayons du soleil ;
mais la menace de Doria n'est-elle pas accomplie ?
Ces coursiers ne sont-ils pas bridés ?

Venise, perdue et conquise,
ayant vu finir ses treize siècles de liberté, disparaît,
comme une herbe marine,
dans les flots d'où elle était sortie !

Il vaut mieux pour elle d'être engloutie sous les vagues,
et de fuir, dans les abîmes même de la destruction,
ses ennemis étrangers,
dont sa soumission obtient un honteux repos. »
Lord Byron - Quatrième Chant (4-13) de “Childe Harold”

À Travers la Flamme et le Sang

« Dans sa jeunesse, elle fut toute à la gloire — nouvelle Tyr,
son proverbe le plus vulgaire dut son origine à une victoire ;
“le Planteur du Lion”

Elle porta son étendard, ainsi nommé,
à travers la flamme et le sang,
sur la terre et la mer ses sujettes.

Quoique faisant chaque jour des esclaves,
elle-même restait libre,
et servait de boulevard à l'Europe contre les Ottomans.

J'en atteste la rivale de Troie, Candie !
et vous, vagues immortelles,
qui vîtes le combat de Lépante !
car vous êtes des noms que les temps
ni la tyrannie ne peuvent flétrir. »
Lord Byron - Quatrième Chant (4-14) de “Childe Harold”

Tes Murs Enchantés

« Statues de verre — brisées, —
la longue file de ses doges morts
est réduite en poussière.
Mais le vaste et somptueux palais
qui fut leur demeure rappelle encore leur splendeur passée.
Leur sceptre brisé et leur épée dévorée par la rouille ont cédé à l'étranger.

Tes palais déserts, tes rues infréquentées,
des visages étrangers, te rappellent trop souvent,
ô Venise, ceux qui t'ont donné des fers,
et qui ont jeté un nuage de désolation
sur tes murs enchantés. »
Lord Byron - Quatrième Chant (4-15) de “Childe Harold”

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Lord Byron - Wikipédia

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