Hôtel Danieli à Venise

4196, Riva degli Schiavoni - Castello 30122 Venise

L'hôtel Danieli : Un défilé d'écrivains et de poètes  !


Honoré de Balzac

Comme vous avez pu le lire dans le très émouvant témoignage de Louise Colet à la page précédente, Honoré de Balzac était également descendu à l'hôtel Danieli le 14 mars 1837, pour cinq jours.

Portrait de l'écrivain Honoré de Balzac
Honoré de Balzac
Il séjourna dans l'appartement même qui avait été occupé par l'une de ses meilleures amies, George Sand, a qui il avait même demandé de préfacer la “Comédie humaine”, chose qu'elle n'a malheureusement jamais eu le temps de faire.

John Ruskin

Quelque temps avant Honoré de Balzac, en 1835, c'est le jeune John Ruskin, alors âgé de 16 ans, qui descend à l'hôtel Danieli avec ses parents.

John Ruskin séjourne de nouveau à l'hôtel Danieli du 6 au 16 mai 1841.

La période est ensuite peu propice à un séjour touristique car les Vénitiens se sont révoltés, avec Manin à leur tête, contre l'occupation autrichienne qui n'hésite pas à bombarder la ville de Venise…

Ce n'est donc qu'en novembre 1849 que John Ruskin peut enfin revenir à Venise, à l'hôtel Danieli, avec sa jeune épouse Effie Gray, et cette fois-ci pour un assez long séjour, puisqu'il y restera jusqu'au 6 mars 1850.

On sait que c'est dans sa chambre de l'hôtel Danieli que John Ruskin commencera à rédiger son fameux ouvrage “Les Pierres de Venise”, dédié à l'architecture de la ville de Venise.

Il réservera de nouveau une chambre à l'hôtel Danieli du 25 mai au 20 juin 1870.

Son dernier séjour à l'hôtel Danieli s'effectuera du 22 juin au 13 juillet 1872, période pendant laquelle il y résidera avec quelques amis.

Portrait de l'écrivain Charles Dickens
Charles Dickens

Charles Dickens

En 1844, c'est l'écrivain Charles Dickens qui réserve des chambres à l'hôtel Danieli, pour lui et sa famille.

Il descendra de nouveau à l'hôtel Danieli du 25 au 29 novembre 1853.

Ivan Serguéïévitch Tourgueniev

L'écrivain Russe séjournera aussi à l'hôtel Danieli en 1857 et l'on trouve dans son roman “Nakanune” une description de la vue qu'il avait depuis sa chambre à l'hôtel Danieli.

Louise Colet

Nous avons pu lire plus haut le témoignage émouvant de Louise Colet lorsqu'elle visita de la chambre numéro 13, qu'occupaient George Sand et Alfred de Musset à l'hôtel Danieli.

Elle eu également une liaison avec un autre amoureux de Venise, Flaubert, avec qui elle entretint une importante correspondance.

Lorsqu'elle arrive à l'hôtel Danieli elle n'a pas les moyens financiers de ses hôtes les plus célèbres et c'est donc une petite chambre à l'entresol qu'elle réserve dans cet hôtel. Voici comment elle décrit son arrivée à l'hôtel Danieli :

Hôtel Danieli Luxury Collection Venise
Hôtel Danieli Luxury Collection Venise
« J'arrive à l'hôtel Danieli par la porte d'eau percée dans un des murs latéraux ; je n'aperçois point la façade qui donne sur la rive des Esclavons.

Elle était autrefois décorée de belles fresques […]

J'entre dans un magnifique vestibule ceint de portiques superposés jusqu'au second étage ; je suis reçue par il signor Danieli, un jovial vieillard aux manières empressées, propriétaire de l'hôtel, où il a succédé à son père, et qui a pu recueillir, depuis quarante ans, la chronique contemporaine de Venise.

Je lui demande une petite chambre bien close, au midi, et pas trop baute de plafond, si c'est possible.

— J'ai votre affaire, me dit-il ; une bonne chambre d'entresol.

Un entresol dans ce palais, dont je vois chaque rang d'arcades s'élancer au ciel, me semble un mythe.

Hôtel Danieli Luxury Collection Venise
Hôtel Danieli Luxury Collection Venise
Je monte, précédée de l'hôtelier, un bel escalier a rampe de marbre, dont les balustres sont couronnés de jolis bustes de patriciennes.

Elles vous regardent, en passant, coquettes et riantes, et semblent dire : “Nous nous survivons, belles encore.”

Je traverse, au premier étage, une salle immense, autrefois salle des gardes, ou des serviteurs, et qui forme l'imposant vestibule où s'ouvrent des files de chambres ; au fond de celle salle monumentale, couverte de peintures, se dresse un petit escalier en bois. […]

Nous montons les marches de bois de l'escalier, nous passons un couloir, et me voilà dans une vaste chambre au plafond bas.

Les petites fenêtres qui l'éclairent sont formées par les rosaces des trèfles sculptés ; de sorte qu'en se juchant à ces ouvertures, on a la tête encadrée par des fleurs de pierre.

Je regarde, curieuse, et vois sur l'eau, en face de moi, les navires, les gondoles, l'îlot de San Giorgio, plus loin, d'autres îles, et à l'horizon, une partie du Lido.

— Je serai très bien ici. Dis-je à l'hôtelier, et je m'installe aussitôt. »
Louise Colet - L'Italie des Italiens


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